Après la crue, retour à la rivière…
Conditions du moment :
Extraordinaires ce mois de juin arrosé et cette crue d’un niveau exceptionnel vécue la semaine passée.
Il est temps de faire un premier bilan, et plusieurs semaines seront nécessaires pour en faire un qui vaille vraiment.
Chacun est curieux de savoir ce qu’il va retrouver du cours d’eau qu’il connaît si bien et qui une fois de plus vient de souffrir.
2018 restera déjà une année hors-norme sur le plan de la pluviométrie et de l’enneigement tardif.
Il devient doucement possible de retourner pêcher nos gaves. Et bien sûr, les blessures créés par les flots sont bien visibles.
Des stigmates qui heureusement semblent être moins effrayants que prévus.
Pour ce qui est de la faune aquatique, tout n’est pas perdu. Les larves sont présentes, même sur les grands débits certainement plus soumis à l’énergie rageuse des flots en folie.
J’ai crains bien pire il est vrai, et je suppose que l’épisode a tout de même affaibli une population de poissons qui s’était refaite ces derniers temps.
Non pas sur le fait de la puissance hydraulique générée à laquelle les poissons savent faire front, mais plutôt sur l’inquiétante charge en sédiments fins. La couleur de l’eau pouvait laisser croire à un oxygène dissous de faible valeur et peut-être insuffisant à la respiration et à la vie. Et les particules déplacées l’étaient à une vitesse telle qu’elles ont peut-être brûlées les branchies de certains poissons. Ou même se sont déposées sur les branchies, provoquant l’asphyxie.
Mais au premier constat, on retrouve encore des sujets de toutes les espèces et de toutes tailles, même des alevins de truitelles et de tacons. En est-il de même pour chaque bassin et chaque rivière? L’avenir nous le dira…
Parlons du présent maintenant, un temps clément s’installe enfin et les pêcheurs n’ont pas tardé pour en profiter. Ils sont nombreux sur les berges à première impression.
Les rivières sont bien loin de montrer l’étiage qu’elles peuvent normalement vivre à pareille époque. Et il faut s’adapter.
L’eau est encore relativement fraîche et chargée d’une légère fonte de neige. Ce qui n’empêche pas les poissons de s’alimenter.
Donc, profitons chacun de cette accalmie bienvenue pour retourner à la rivière.
Et faîtes remonter aux AAPPMA dont vous dépendez ou à la fédération départementale vos observations. Elles seront utiles pour établir un constat global.
Et pour les pêcheurs qui ont l’habitude de prélever, il est peut-être nécessaire pour la bonne cause de gracier un peu plus de poissons que d’habitude.
Niveau
Niveau
1,50 mLieux de la station
Gave d'Oloron à Oloron Sainte MarieVoir le niveau actuel de la station (Gave d'Oloron à Oloron Sainte Marie) sur Vigicrue
Conseils de pro :
Pour avoir débuter cette semaine avec des clients pêcheurs à la mouche, nous avons réussi à déloger quelques truites actives.
Pas ou peu d’éclosions visibles mais les poissons sont tout de même à l’affût et une artificielle bien présentée sans dragage en a fait réagir bon nombre.
Donc n’hésitez-pas à pêcher l’eau, même si ce n’est pas votre pêche. Ou bien passer en nymphe au fil, les débits sont tout à fait adaptés et permettent une telle pratique.
Et pour ceux qui ont une bonne vue, scruter le fond, la transparence de l’eau rend possible les pêches à vue.
Sur certains cours d’eau ou tronçons de cours d’eau, on observe les premiers culs verts en vols ou sous les feuillages. Les grands trichoptères sont bien présents aussi et leurs vols en bordure de taillis annoncent souvent une activité à venir de la part de dame truite, surtout en fin d’après-midi et en soirée.
Et pour les autres pêcheurs aux appâts ou au leurres, tout est réuni pour passer de bons moments.
Je vous souhaite de bien en profiter.
Et pensez à respecter les milieux et les autres pêcheurs.
J’ai encore eu droit à un pêcheur dernièrement qui s’est installé en nymphe 100 mètres plus haut que moi et mon client sur un petit gave alors qu’on étaient bien visibles. Pour lui, pas de problème pour nous pêcher devant, la rivière est assez grande qu’il m’a dit… Pensez-vous vraiment que les poissons allaient rester là après son passage et que nous aurions eu toute chance d’en attraper en le suivant?
Ne soyons pas sans gêne et faisons preuve de respect. Si un pêcheur est déjà présent, laissons lui la place de pratiquer et allons sur un secteur libre. Et chacun en profitera pleinement !